1. |
Les gants blancs
03:18
|
|||
Aujourd’hui terne et cernes au cœur
Je serre les dents par pudeur
Et je m’extirpe de l’oubli
Sur la pointe des pieds, sans bruits
Je me glisse à la dérobée
Dans la clarté de nos journées
Je m’amenuise juste un peu
Car il faut être scrupuleux
La distance entre vous et moi
Est insoutenable parfois
On échange, on parle, on se voit
Puis chacun retourne chez soi
Pour s’aimer il faut bien paraître
Surtout ne pas trop se connaître
Ainsi il manque trop souvent
D’amour dans nos gestes prudents
À se comprendre on se méprise
Partout les gants blancs sont de mise
Ainsi la soif nous guette même
À côté de chaque fontaine
La distance entre vous et moi
Est insoutenable parfois
On échange, on parle, on se voit
Puis chacun retourne chez soi
Peut-être un jour vais-je au réveil
Voler en éclats de soleil
Allumant d’immenses brasiers
Enfin les gants blancs vont brûler
Mais combien faudra-t-il de larmes
Alors pour éteindre mes flammes
Oh, quelque chose est impossible
Il nous faut nos gants blancs pénibles
La distance entre vous et moi
Est insoutenable parfois
On échange, on parle, on se voit
Puis chacun retourne chez soi
|
||||
2. |
||||
Quelques échos encore évoquent
L’agonie d’une époque
Où les opéras, les poèmes
Se bornaient aux castes crèmes
Dorénavant se propose
Une promesse éclose :
Quiconque trouvera à qui parler
Ne pourra qu’être écouté
(Reste) qu’avant l’allégresse
À n’en plus finir
Cette promesse
Il nous faudra la tenir
Or le tempérament, le style
S’affichent puis se défilent
En substance ils m’intriguaient
Mais sont demeurés muets
Et cette attitude contente
Des multitudes qu’elle enchante
Si je la désire aussi
Je ne l’ai toujours pas choisie
Avant l’allégresse
À n’en plus finir
Cette promesse
Il nous faudra la tenir
L’esthétique du goût du jour
Est-elle accident de parcours?
L’esthétique du goût du jour
Est-elle accident de parcours?
Avant l’allégresse
À n’en plus finir
Cette promesse
Il nous faudra la tenir
|
||||
3. |
Barcelona
02:26
|
|||
Barcelona l'hétéroclite
Vile ville je te quitte
Le corps suant, le coeur souillé
Par toute ma lâcheté
Je te quitte, te quitte, je te quitte.
Barcelona de mes merveilles
Sans cesse sous le soleil,
Sans limite, sans censure,
Exubérante sans mesure
Barcelona chaude vallée,
En juillet au mois de mai,
Ton astre fondant, sans pitié,
Fait des coeurs une cire mouillée.
Barcelona l'hétéroclite,
Vile ville je te quitte
Le corps suant, le coeur souillé
Par toute ma lâcheté,
Je te quitte, te quitte, je te quitte
Barcelona du temps des cerises,
Lieu de mes amours grises,
Je te confie un coeur brisé
Par ma malhonnêteté.
Par les trains je prends la fuite,
Ta musique en tête, te quitte,
Honteuse mais satisfaite,
Je me fais une sombre fête.
Barcelona l'hétéroclite,
Vile ville je te quitte
Le corps suant, le coeur souillé
Par toute ma lâcheté,
Je te quitte, te quitte, je te quitte.
|
||||
4. |
La chute
03:19
|
|||
Déjà pleurant nos cendres chaudes
Elle passait à autre chose
Elle fondait en chagrin traître
Elle éclatait pour mieux renaître
Tandis que je restais figé
Comme une statue médusée
A cause de ses larmes tièdes
A cause de ses larmes laides
Et soudain l’amour n’était plus
Qu’un tourment noir et sans issue
Qui me laissait sombre et morose
Eh non la vie, ce n’est pas rose
Désormais tout n’est plus qu’hiver
A présent tout n’est plus qu’ennui
Elle se délecte en enfer
Et moi je brûle au paradis
Nous étions montés tous les deux
Aussi haut que cela se peut
J’avais vraiment voulu tout prendre
Et je ne savais redescendre
Ce fut pour moi la chute libre
Au fond d’un gouffre dans le vide
Je me suis bien cassé la gueule
Elle était partie j’étais seul
Et soudain l’amour n’était plus
Qu’un tourment noir et sans issue
Qui me laissait sombre et morose
Eh non la vie ce n’est pas rose
Pareille à un oiseau de feu
Elle renaît son ciel est bleu
Elle a pleuré nos cendres chaudes
Elle est passée à autre chose
Mais mon cœur est un diamant
Maculé de taches de sang
Parce que taillé sans pitié
Par l’amertume du passé
Mon cœur blanc est un diamant
Précieux mais maculé de sang
Parce que taillé sans merci
Par l’amertume d’aujourd’hui
Refroidi, durci à présent
Mon cœur blanc est un diamant
Où fleurissent mes longs tourments
Au soleil d’un reste de sang
Désormais tout n’est plus qu’hiver
A présent tout n’est plus qu’ennui
Elle se délecte en enfer
Et moi je brûle au paradis
|
||||
5. |
Marie-Ève
03:21
|
|||
Ne va pas croire d’emblée
Que je tente de m’appuyer
Sur toi comme une béquille
Qu’on déshabille
Simplement tu me plais
Je sais, ça peut sembler suspect
Mais à te voir sans équivoque
C’est réciproque
Et le vin soûle à flots
Même un peu trop
Il vient à me brûler la fibre
L’espace entre nous comme
Une pomme nous en sommes
À le croquer; sa chair vibre
L’étreinte de la nuit se passe
Et quand elle reviendra
Tant de choses auront changé de place
Mais ce passé ensemble personne
Ne nous l’enlèvera
Le temps nous appartient quand on le donne
Pénombre allumée de cierges
Entre pécheresse et vierge
Marie-Ève lascive
À la dérive
Torsion, presque inversion
Des rôles de fille et garçon
Pour moi toujours le sexe
S’avère complexe
Je laisse désolé
Ton désir exalté
Comme une fleur en plein désert
Tandis que de plus belle
Ta langue irrationnelle
Irrigue mes doutes éphémères
L’étreinte de la nuit se passe
Et quand elle reviendra
Tant de choses auront changé de place
Mais ce passé ensemble personne
Ne nous l’enlèvera
Le temps nous appartient quand on le donne
L’intimité s’affûte
En bouffées, en volutes
De fumée qui s’échappe
Tes yeux me happent
Si tu me demandais
Ce qui me traverse en effet
Je parlerais de joie
Sans embarras
Dans le jour qui se lève
Le charme qui s’achève
Je revois ma vie, mes rencontres
Bientôt tu pourras rester
Tu pourras t’en aller
Pour moi dorénavant tu comptes
L’étreinte de la nuit se passe
Et quand elle reviendra
Tant de choses auront changé de place
Mais ce passé ensemble personne
Ne nous l’enlèvera
Le temps nous appartient quand on le donne
|
||||
6. |
Le voyage immobile
02:51
|
|||
Dehors de temps en temps
Septembre tourbillonne
En direction des fous
Dans mon appartement
Loin la ville résonne
En souvenir surtout
L’école recommence
Elle peut bien sans moi
Qui suis toujours ailleurs
Mon besoin de vacances
En creux de célibat
N’aspire à rien qui pleure
Seulement je voudrais
M’envoler vers les plages
D’îles d’Océanie
Je voudrais désormais
Installer mon chômage
En quelque bikini
Chic alcool étendu
Parmi les arabesques
Du sable sous mes pieds
Voir à perte de vue
Ces vagues gigantesques
Défiant les palmiers
L’attente toutefois
M’enlace de paresse
L’exotisme soupire
Dehors septembre est froid
Les vitres, rien ne presse,
S’embuent de mes désirs
Je repense à l’avion
Mais le billet est cher
Il faudrait sacrifier
La détermination
De m’en aller rien faire
Semble m’abandonner
|
||||
7. |
Les beaux jours
02:52
|
|||
Qui te parle d’amour,
Du retour des beaux jours?
Qui te parle d’ailleurs,
D’où vivre est bien meilleur?
Mais qui te parle d’amour,
Du retour des beaux jours?
Qui te parle d’ailleurs,
D’où vivre est bien meilleur?
Regarde les temps changent
Ils se concrétisent
Voici venues les vendanges
L’ivresse exquise
Regarde les temps changent
Ils se concrétisent
Voici venues les vendanges
L’ivresse exquise
Qui te parle d’amour,
Du retour des beaux jours?
Qui te parle d’ailleurs,
D’où vivre est bien meilleur?
Partout de curieux anges
Se laissent voir à la guise
Des cœurs joie qui vengent
Leur absence incomprise
Partout de curieux anges
Se laissent voir à la guise
Des cœurs joie qui vengent
Leur absence incomprise
Qui te parle d’amour,
Du retour des beaux jours?
Qui te parle d’ailleurs,
D’où vivre est bien meilleur?
|
||||
8. |
Le temps des héros
04:00
|
|||
Je n’attendais rien, toi non plus
Mais tout arrive, l’inconnu
Devient deux torrents, se déverse
En de révolues sécheresses
Ce sont nos souffles qui sous l’eau
Depuis des lustres à tout propos
Retenus d’un coup sec émergent
Pour qu’exaltés nos corps convergent
Tu dis qu’il est temps pour les héros du naufrage
De suivre ensemble le seul astre à la nage
J’ajoute accroche-toi, l’horizon s’emplit d’îles
Que dis-je, d'Éden où accoster, cueillir notre idylle
Joëlle par milliers de baisers
De chair de lune en clair de plume
Trois nuits blanches en six jours allument
À perdre angoisse l’océan
Parle-moi de foi, je t’entends
Te voir dans mon lit me fait fondre
Mais je nous tiens si tu t’effondres
Et c’est grâce à toi, tu le sais
Seul je me révèle incomplet
Tu dis qu’il est temps pour les héros du naufrage
De suivre ensemble le seul astre à la nage
Et malgré l’effort à faire, il est clair que bientôt
Nous n’irons pas marcher, mais danser, valser sur les flots
Changer le moindre obstacle en miracle
Nos départs se noient dans leurs fins
Ton amour décuple le mien
À défaut d’un destin probant
L’éternité, c’est le présent
Mon cœur bat si fort pour s’ouvrir
Qu’à vingt ans voudrais-tu mourir
Avec moi, viens, je te délivre
À vingt ans suis-moi il faut vivre!
Tu dis qu’il est temps pour les héros du naufrage
De suivre ensemble le seul astre à la nage
Alors je plonge en toi, toute soif en amont
Ton ventre, mon amour, me semble une source sans fond
Un coeur de chrysanthème et je t’aime
|
||||
9. |
Dans nos rêves
03:59
|
|||
On se voit moins qu’avant ces temps-ci
Je pense à toi souvent, je m’ennuie
Dès demain que dirais-tu
Qu’on ne se quitte plus?
Qu’on parte ailleurs dans cette maison
Établie au large des saisons
Avec nos notes, nos mots
Et tout l’amour qu’il faut
Il est quatre heures du matin
Le grand lit froid sans toi si loin
Je vais dormir et dans mes rêves
Te retrouver, la nuit s’achève
La nuit, la nuit, le jour se lève
On se voit moins qu’avant ces temps-ci
Je pense à toi souvent, je m’ennuie
Dès demain que dirais-tu
Qu’on ne se quitte plus?
Qu’on ne s’adonne qu’à deux, qu’ensemble
À ce chef-d’œuvre qui nous ressemble
Une vie bel et bien nôtre
À la chaleur de l’autre
Il est quatre heures du matin
Le grand lit froid sans toi si loin
Je vais dormir et dans tes rêves
Me retrouver, la nuit s’achève
La nuit, la nuit, le jour se lève
Irons-nous fiancés l’un vers l’autre tendus
Entre-échappés de nos attirances confondues
Jusqu’à faire l’histoire exaucée d’un mariage
Et de beaucoup, beaucoup d’enfants pas toujours sages
Il est quatre heures du matin
Le grand lit froid sans toi si loin
Je vais dormir et dans nos rêves
Nous retrouver, la nuit s’achève
La nuit, la nuit, le jour se lève
|
Les Fiancés Montréal, Québec
Duo montréalais formé par Samuel Gélinas (voix, guitare) et Joëlle Bissonnette (voix,
accordéon).
En 2011, ils produisent un premier album éponyme et indépendant, qu’ils décident d’offrir en ligne gratuitement ou au prix désiré. Sur leur blogue, les Fiancés cherchent à enrichir leur démarche artistique, à aller au-delà de la musique en partageant coups de coeur, réflexions et nouvelles créations
... more
Streaming and Download help
Les Fiancés recommends:
If you like Les Fiancés, you may also like:
Bandcamp Daily your guide to the world of Bandcamp